Actualités : Exposition : Les rues de Milly-la-Forêt ont une histoire en septembre 2023

dimanche 26 mai 2013

Sous nos pas …



Les chroniques nous enseignent que la ville de Milly eut à beaucoup souffrir de la Guerre, dite, de Cent ans (1337 -1453) :
De 1417 à 1422 , la ville fut occupée puis brûlée par les Anglais qui occupèrent les châteaux du voisinage. La ville sera à nouveau prise par les Anglais en 1430  et en 1433.
 
Il est facile de supposer que lorsque la paix revint, il ne devait pas rester grand-chose des constructions existantes.
 
Mais peut-on en imaginer l'aspect d'avant cette guerre ?
 
Faute de documents d'archives (existantes ou facilement abordables), il est possible d'observer certains détails encore visibles, et d'essayer de construire une explication plausible.
 
Observons cette cave :

 

Nous sommes en présence du rez-de-chaussée d'une maison.
En 1, un appui de fenêtre.
En 2, une fenêtre bouchée.
En 3, des poutres de colombages reposant sur une base de pierre
 
Le sol de la ville devait être, à cet endroit, environ deux mètres plus bas que le niveau actuel de la rue.
 

Ce que peut confirmer cette autre cave :
 
Un puits dans une cave ?
 
Ou alors le niveau du sol est, à-peu près,celui de l'ancienne ville ?
 
La maison ayant été construite au dessus.
L'eau est à peine deux mètres plus bas. Nous sommes dans l'ancien marais asséché.
 

On ne pouvait pas creuser de cave, mais les gens qui avaient besoin d'entreposer du matériel ou de la marchandise -  et qui en avaient les moyens -  bâtissaient des maisons qui devaient ressembler à celle-ci qui borde l'Yonne :
 
 

Puis,  le niveau de la ville a été relevé pour rejoindre le niveau d'habitation. Les rez-de-chaussée sont devenu sous-sol. Ce fut fait (forcément) avant la construction de la Halle.
 
Le rehaussement du niveau du sol  est évident : environ 1 mètre place de la halle, environ deux mètres vers la Mairie. Vous pouvez imaginez cette pente entre les deux ronds points à la sortie de Milly en direction de Paris. Elle est bien visible en regardant vers l'Ecole.
 
Faute de preuves, il faut essayer d'en deviner le plus raisonnablement la cause.
 
Dans les années 30, l'Ecole déborda par deux fois, inondant la ville. Ce devait être bien pire et bien plus fréquent quand le sol était plus bas.
 
L'assèchement des marais d'Oncy a non seulement permis de récupérer des terres cultivables, mais la création du grand chenal de drainage (d'écoulement devrais-je dire) qui est devenu la rivière Ecole dans sa configuration actuelle, pouvait mieux alimenter en eau le premier moulin de la rivière, le moulin du Coudret. Mais pour qu'un moulin fonctionnât, il faut barrer la rivière ; ce qui en élève le niveau.
 
Il est permis d'imaginer que cette hausse, ajoutée au fait que le marais asséché ne jouait plus son rôle d'éponge régulatrice, devait provoquer lors de gros orages des inondations dans la « basse ville ».
 
Il aurait fallu rehausser la ville.
 
Continuant d'imaginer ce que furent les travaux de rehaussement, il est très possible que les rez-de-chaussée des maisons furent  reliés  par des allées couvertes avant le comblement des rues : ce qui aboutit à tout un réseau souterrain encore visible par endroit.
 
 
Mais certains accès à la rues sont devenus impossibles : c'est l'explication de ces nombreux escaliers (dans les caves) qui ne débouchent que sur un mur (côté rue).
 
Quand la cave débouche toujours  sur la rue, nous voyons ceci :
 
 
De cette époque d'avant la guerre de cent ans, il reste de belles voûtes. Celle du Moustier est grande et heureusement visitable. Mais on peut en trouver de plus discrètes comme celles-ci :
 
 
 
 où celle la :
 

















 
Si vous avez chez vous des éléments qui peuvent nous aider à mieux raconter la ville, invitez-nous à les admirer et à les photographier. Discrétion promise.
 
Maurice Gelbard

Aucun commentaire: