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dimanche 4 octobre 2015

Mortier de tranchée « crapouillot »


Par arrêté de M. le sous-secrétaire d'État aux finances, chargé de la liquidation des stocks, en date du 4 septembre 1920, il a été consenti à la commune de Milly, la cession gratuite de deux canons de tranchée provenant des prises de guerre à titre de trophées.
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En lisant les lignes ci-dessus, il ne manquera pas d'habitants de Milly qui se feront cette réflexion : « Nous sommes assurés de canons c'est déjà quelque chose ; il ne manque plus maintenant que le monument. »

Mais que l'on se rassure ; il paraît que le choix de la commission s'est presque définitivement arrêté sur un modèle où figure un poilu « qui se pose un peu là. » !

 L’Abeille d'Étampes du 18.09.1920 

A l’automne 1914, le front se stabilise et les belligérants s’installent dans une guerre de position. Les soldats se terrent dans des tranchées. Si les Allemands possèdent une artillerie à tir courbe adaptée à ce type de combat (Minenwerfer de 17 et 25 cm de calibre), les Français en sont dépourvus. Après avoir utilisé de vieux mortiers en bronze et des engins rudimentaires, l’armée adopte plusieurs matériels adaptés aux tranchées, dont le plus convaincant sera le mortier de 58 mm T. n° 2, le "T" signifiant "tranchée".

Il faut en effet attendre le printemps 1915 et les travaux du commandant Duchêne afin que l'infanterie française soit dotée d'une artillerie de tranchée puissante et portable. L’objectif est simple : les tirs doivent atteindre, depuis une tranchée et par un tir courbe, l'intérieur d'une autre tranchée, action qu'un canon de campagne de 75 mm ne peut effectuer.

Les mortiers de 50 lancent des bombes à grande capacité d'explosif. La bombe est munie d'une queue du calibre de 58, qui pénètre seule dans l’âme ; la bombe est en dehors du mortier. Des ailettes assurent sa stabilité sur la trajectoire. Plus aisé d'utilisation que les précédents, et surtout plus robuste, ce modèle s'imposera dans l'artillerie de tranchée côté français pendant toute la durée de la guerre.

Du fait de sa morphologie, les soldats le surnomment "crapouillot" ou petit crapaud.


Les munitions

Bombes en acier 3 ailettes
6 kg d'explosif
Poids du projectile 16 kg
Portée du projectile 650 m

Bombes en acier 3 ailettes
10,5 kg d'explosif
Poids du projectile 40 kg
Portée du projectile 445 m

Bombes en acier 6 ailettes LS
5,35 kg d'explosif
Poids du projectile 18 kg
Portée du projectile 930 m




Bombes en acier 6 ailettes DLS

10 kg d'explosif
Poids du projectile 35 kg
Portée du projectile 550 m





Le peloton de pièce se compose de :
1 brigadier : 1 chef de pièce
4 servants : 1 pointeur-tireur, 1 chargeur, 1 npourvoyeur en projectiles, 1 pourvoyeur en gargousses
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Effets sur le personnel :
Les effets du souffle des projectiles tirés sans retard se font sentir jusqu'à une dizaine de mètres du point de chute.
Les éclats sont dangereux jusqu'à 300 mètres pour les petites bombes, 500 mètres pour les grosses bombes.
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Emploi des mortiers de 58 t.
Les mortiers de 58 sont des engins d'attaque qui ont pour mission principale de détruire les organisations de l'ennemi les plus rapprochées des lignes.
Dans l'offensive, leur rôle sera de ruiner tous les obstacles qui pourraient gêner la marche de notre infanterie : en  particulier les réseaux de fils de fer et les organes de flanquement.
Dans la défensive, ils seront employés à détruire les organisations d'attaque de l'adversaire ; saillants, têtes de sape, installations pour les gaz asphyxiants, postes d'écoute, etc.

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Procédé de pointage de pièce
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Jérôme LIMERY







2 commentaires:

Bruno - Milly a dit…

Très Bon article Jérôme - Félicitation - Bruno

eddyeakes a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.